lundi 26 mars 2012

L’école est finie d'Yves Grevet


« Un roman de politique-fiction pour les enfants dès 9 ans, les adolescents et les adultes »

Dystopie, qui nous projette en 2028, dans une société où les inégalités sociales et le capitalisme ont atteint des sommets, au point de bouleverser complètement le système éducatif. L’école publique est désormais sponsorisée par les entreprises. Dès le CP, les enfants de familles modestes, sont par conséquent obligés d’être sous contrat, dans ces « écoles-entreprises » afin de rembourser leur scolarité, limitée et en rapport avec l’entreprise choisie. Ainsi, certains se retrouvent à faire des nocturnes dans des fast-foods et à apprendre à cuire des aliments surgelés tandis que d’autres font des inventaires dans des magasins. La résistance prend alors la forme d’écoles clandestines…

Le thème de ce court roman est original et actuel, dans la réflexion qu’il suscite sur notre système éducatif. L’auteur tente d’éveiller les consciences en montrant les dangers d’une privatisation à outrance de nos sociétés.
C’est court et incisif, seul regret, le procédé narratif est un peu trop « démonstratif » à mon goût, ce qui alourdit le récit. Mais cela reste un bon petit roman à la portée de jeunes lecteurs et pouvant ouvrir à la discussion.

L'école est finie / Yves Grevet
Syros, collection Mini-Syros, 2012

dimanche 18 mars 2012

Desolation Road de Jérôme Noirez


1930. Dans une prison californienne, June, 17 ans, attend le jour de son exécution. Interviewée par un journaliste, cette jeune fille, à l'apparence angélique et timide, ne colle pas au portrait de froide meurtrière qu'en ont fait les médias. Comment est-elle arrivée là ? June raconte son histoire, et surtout son grand amour, David, leur fuite et leur périple à travers la Californie de la Grande Dépression, où le chômage, la misère et la débrouille sont à chaque coin de rue. Portés par leur jeunesse, leur innocence et leurs rêves, June et David emprunteront le mauvais chemin : celui du vol, du meurtre, qui les mèneront finalement au bout de la route, sans espoir de retour...


Alternant le récit du journaliste et celui de June, ce roman nous transporte de façon très réussie à cette période sombre et miséreuse des Etats-Unis, et finalement assez peu traitée en littérature ado. C'est toute la dureté d'une époque que Jérôme Noirez nous fait découvrir : la misère sociale, la difficulté à trouver un emploi, le banditisme... Et puis il y a June et David, ce jeune couple au destin tragique auquel on s'attache et qui nous touche par leur amour et leurs espoirs déçus.
Photographie d'une époque, histoire d'un amour passionnel, errance désespérée sur les routes américaines... Jérôme Noirez nous livre ici un très beau roman noir et captivant, mais aussi plein de sensibilité et de justesse :

"-Qu'est-ce que c'est que l'amour pour vous? Les doigts de June abandonnèrent le livre, se posèrent sur sa joue, puis s'en allèrent brosser ses cheveux. Elle les contempla ensuite comme si des paillettes d'or s'y étaient déposées avant de répondre :

- L'amour...C'est de la poussière et des étoiles."

A partir de 14 ans.


Desolation Road / Jérôme Noirez
Gulf Stream, collection Courants noirs, 2011.


Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...